Cinquante ans après son invention, la photographie cherche à nouveau à rivaliser avec la peinture. Le débat est aussi vieux que la photographie elle-même : la photographie n’est-elle qu’une simple « imitation » mécanique du réel, ou bien est-elle capable de l’interpréter de façon subjective comme le dessin ou la peinture ? Tournant le dos à la confrontation avec le réel, le mouvement pictorialiste veut pratiquer une photographie débarrassée de sa tare originelle – sa précision objective et mécanique – pour retrouver la subjectivité et le « flou » (le fameux « flou artistique », l'expression vient de là) du dessin et de la peinture.